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Les restrictions dans les hôpitaux, services et commerces pendant la crise sanitaire

Des mesures sanitaires et logistiques strictes ont été très rapidement imposées dans les hôpitaux, services et commerces pour lutter contre la pandémie. Alors que la situation se stabilise et que les belges sortent enfin la tête de l’eau, le CAWaB dresse, dans cet article, les constats suite à l’adoption de certaines restrictions et leurs impacts sur l’accessibilité.

Accès aux soins

Pendant le confinement, les hôpitaux ont rapidement limité les prises en charge aux seules personnes potentiellement atteintes par le Covid et aux urgences, interrompant toutes les consultations non-essentielles.

Dès lors, des consultations par téléphone ont été mises en place et proposées aux patients. Malheureusement, cette pratique exclut les personnes sourdes qui dépendent d’un service d’interprétation à distance pour pouvoir communiquer avec ces services. Par ailleurs, des délais très courts (24h) pour obtenir des consultations ont été proposés, délais qui ne permettent pas de trouver un interprète en Langue des Signes (LSFB).

Ce constat démontre l’importance de développer l’utilisation du service Relais-Signes, entre autres, pour l’accompagnement médical des personnes sourdes.
Quant à la prise en charge dans les hôpitaux, le port du masque a pu rendre la communication difficile voire impossible pour certains. Nous vous invitons à lire à ce sujet notre article dédié à l’adaptation de l’information et des communications durant cette crise.

Les personnes en situation de handicap intellectuel qui peuvent rencontrer des difficultés de compréhension, ont pu être en difficulté car elles ne pouvaient être facilement accompagnées, d’autant plus que le personnel soignant, sous pression, a eu moins de temps à consacrer à expliquer et écouter les patients.

Accès aux commerces et services

L’organisation des commerces s’est également vue fortement bouleversée. En effet, les grandes surfaces ont interdit à leur clientèle de payer en cash, rendant ainsi les paiements par carte obligatoires, via notamment des nouveaux terminaux tactiles, qui ne sont pas accessibles aux personnes déficientes visuelles. Cette interdiction exclut de facto les personnes âgés, les personnes en situation de handicap moteur, intellectuel ou sensoriel, personnes sous administration de biens,…

De plus, des magasins ont obligé – et obligent encore – leurs clients à utiliser un caddie pour respecter la distanciation sociale et ont donc interdit l’entrée de leur établissement à des personnes ne pouvant pas les utiliser.

Cette distance sociale, un des gestes barrières phare, est difficile à respecter et à évaluer par les personnes déficientes visuelles. Elle a également empêché certaines personnes de recevoir de l’aide (courses tombées à terre, coups de main ponctuels pour passer un obstacle, signature d’un document,…) et rendu le quotidien de certains très difficile. Respecter la distanciation sociale ne doit pas se faire au détriment de la solidarité entre les citoyens, indispensable, surtout en cas de crise sanitaire.

Enfin, tant dans les commerces, les services que les hôpitaux, les clients et les patients à mobilité réduite ont été privés de leur nécessité d’être accompagnés. Il est donc important de sensibiliser ces secteurs et leur rappeler que ces personnes ont réellement besoin d’être accompagnées pour se faire aider dans leur quotidien, pour leurs déplacements, leurs courses, leurs consultations,…

Ces constats ont été envoyés par courrier aux Ministres-Présidents bruxellois et wallon, ainsi qu’à la Première Ministre.

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Crédit photo : Flickr

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