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Accessibilité des transports en commun en Wallonie : lettre ouverte pour une action immédiate

La CAWaB a rédigé cette lettre ouverte afin de faire part de leurs préoccupations majeures concernant l’accessibilité des transports en commun en Wallonie pour les personnes à mobilité réduite. Elle a été transmise au Ministre Henry, au Directeur Général de l’OTW et au Directeur de l’AOT (Autorité Organisatrice du Transport en Wallonie), ainsi qu’aux députés de la Commission Mobilité du Parlement Wallon.

Suite à plusieurs actions de type « client mystère » menées par le CAWaB visant à récolter des données sur l’accessibilité du réseau TEC, nous avons été témoins d’une série de situations regrettables impliquant l’impossibilité d’embarquer de personnes se déplaçant en fauteuil roulant. Ces incidents récurrents démontrent un problème systémique qui requiert une attention immédiate et des actions concrètes.
Lors de ces actions, nous avons pu observer un total de 59 tentatives d’embarquement en fauteuil roulant, au départ d’arrêts accessibles ou praticables, dans des bus du groupe TEC, à Liège, Namur, Mons et dans le Brabant Wallon. Malheureusement, seules 63% de celle-ci ont permis aux clients d’embarquer. La régularité observée lors de ces essais dans un intervalle de temps très court permet de démontrer la trop haute probabilité, pour l’usager, d’être confronté à des difficultés lors de ses déplacements en transport en commun. A titre indicatif, si l’on prend l’exemple de la Ville de Namur, seules 10% des tentatives ont permis d’embarquer en fauteuil roulant.

Tableau reprenant certaines données récoltées lors des actions « client mystère "

Pourtant, l’ensemble de la flotte d’autobus est désormais équipé de rampes et les chauffeurs reçoivent une formation à l’accueil des clients à besoins spécifiques. Or, la maintenance et/ou les connaissances du fonctionnement des rampes par le personnel de conduite semblent trop souvent faire défaut.
Il est inacceptable que des citoyens, en particulier ceux en situation de handicap, soient confrontés à de telles difficultés lorsqu’ils utilisent les transports en commun. Cela va à l’encontre des principes fondamentaux d’égalité et d’inclusion établis par la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique en 2009.

Dès lors, nous avons interpellé à plusieurs reprises le groupe TEC, cependant les réponses reçues nous interrogent fortement.
L’explication reçue par email selon laquelle « aucun projet d’amélioration ne sera lancé à court terme en raison de l’attente de la validation du futur Plan Accessibilité 2024-2028 » est pour nous insatisfaisante. Les citoyens en situation de handicap ne peuvent se permettre d’attendre plusieurs années pour bénéficier d’un accès adéquat aux transports en commun. D’autant que de nombreux efforts et investissements ont été consentis en vue de rendre le réseau plus accessible ces dernières années.

Bien que le respect des délais fixés par le nouveau Contrat de Service Public soit essentiel, il est crucial de souligner que ce délai ne devrait pas être une excuse pour négliger les besoins immédiats et urgents des usagers à mobilité réduite. La planification d’un plan d’entreprise 2024-2028, bien que louable, ne doit pas compromettre le travail continu de formation et sensibilisation du personnel ainsi que de maintenance du matériel roulant en service.

En outre, une des réponses reçues par le service client à ce sujet indiquant que « […] pour différentes raisons (logistiques et techniques), il est cependant complexe d’y remédier efficacement malgré que nos équipes mettent tout en œuvre […] » est déconcertante. Cette déclaration souligne l’ampleur des difficultés rencontrées, mais elle laisse entrevoir un manque de solutions concrètes et d’engagement envers l’amélioration immédiate de l’accessibilité.

Dès lors, nous attendons des autorités que des décisions soient prises à court terme afin d’assurer une amélioration significative du bon déploiement des rampes permettant l’accessibilité du réseau aux personnes se déplaçant en fauteuil roulant.

Légende du tableau présenté ci-dessus : « Données récoltées lors des actions « client mystère » sur un total de 59 tests réalisés en région wallonne , dont Liège (32), Namur (10), Mons (12), Brabant Wallon (5) »
Le client a-t-il réussi à embarquer ?
Liège : 81% - Namur : 10% - Mons : 58% - BW :60% - Moyenne région wallonne : 63%
Impossibilité d’embarquer dû au comportement du chauffeur
Liège : 9% - Namur : néant - Mons : 6% - BW : néant - Moyenne région wallonne : 3%
La rampe était en état de fonctionnement ?
Liège : 90% - Namur : 10% - Mons : 64% - BW :60% - Moyenne région wallonne : 66%
L’agenouillement du bus a été réalisé ?
Liège : 80% - Namur : 10% - Mons : 36% - BW :25% - Moyenne région wallonne : 52%

Lacune horizontale inférieure à 40cm
Liège : 79% - Namur : 100% - Mons : 91% - BW :100% - Moyenne région wallonne : 88%

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